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SUD étudiant-e-s BREST
9 novembre 2008

Rapport sur la mobilité internationale : les réponses avant les questions ?

L’agence Campus-France, organisme dont les missions sont notamment de promouvoir les filières de formations françaises auprès des étudiant-e-s les plus fortuné-e-s des pays étrangers, vient de publier un rapport sur la mobilité internationale « sortante » des étudiant-e-s inscrit-e-s dans les universités de l’hexagone. Ce rapport vise à donner un panorama des évolutions des mobilités depuis la fin des années 1990.

Si l’on s’en tient aux indications du rapport, on constate plusieurs indicateurs inquiétants au cours de ces dernières années, et ce malgré le ton plutôt satisfait des auteurs du rapport. Ainsi, le total des étudiant-e-s en mobilité a nettement chuté depuis 2003, on compte près de 10.000 étudiant-e-s « mobiles » en moins entre 2003 et 2006...

Pourtant, ces indications ne nous surprennent pas. Ce que le rapport en question ne prend pas en compte, ce sont deux éléments essentiels : - la cohérence entre les formations de l’université initiale et de l’université d’accueil - et surtout, les possibilités financières d’assumer le coût de la mobilité

Ainsi, alors que des réformes comme le LMD se sont fait sous prétexte d’harmoniser les systèmes d’enseignements supérieur européens, on constate qu’une harmonisation « formelle » ne s’est jamais accompagnée d’une harmonisation « de fond ». Suivre une licence d’histoire dans une université française ou hongroise, ce n’est pas suivre la même formation. Non seulement le LMD ne permet pas une cohérence intellectuelle des formations, mais on pourrait même dire qu’il nuit à une mobilité sur le territoire hexagonal puisqu’une formation de biologie à Paris ne correspond pas à une formation supposée similaire à Perpignan.

Par ailleurs, et c’est là une des questions qui n’est que trop rarement soulevée lorsque l’on évoque la mobilité internationale : tout cela a un coût, qui est assumée par l’étudiant-e. Certes, il existe des « bourses ERASMUS », mais qui restent dérisoires au vue du coût du voyage, du coût des démarches à engager sur le lieu de la mobilité, etc. La mobilité reste donc très largement conditionnée à des impératifs financiers pour les étudiant-e-s, seul-e-s ceux et celles qui en ont les moyens peuvent se permettre d’effectuer une année d’études à l’étranger.

Dans ce domaine aussi, il nous semble donc nécessaire de mettre en évidence que les possibilités d’une mobilité internationale accrue sont conditionnées par la remise à plat d’un système d’aides sociales qui reste inégalitaire. A terme, la mise en place d’un salaire social versé aux jeunes en formation se déclarant fiscalement indépendant correspondrait bien à une mesure permettant aux étudiant-e-s d’envisager bien plus sereinement la question de la mobilité.

Il faut donc souhaiter que les questions ici posées puissent avoir des échos bien au-delà des étudiant-e-s. On peut pourtant mettre en doute le fait que l’agence Campus France ou encore le sommet européen d’experts de Nancy les 4 et 5 novembre prochains, se révéleront capables de poser les réelles questions avant d’envisager des réponses faussées à la faible mobilité des étudiant-e-s.

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