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SUD étudiant-e-s BREST
9 novembre 2008

Quand "la fuite des cerveaux" dissimule la casse de la recherche ...

La ministre de l’enseignement supérieur a annoncé le 16 octobre vouloir travailler à des modalités permettant de contrer une supposée « fuite des cerveaux ». Pour cela, elle dit notamment souhaiter mettre en place un système de chaires primées pour 130 jeunes enseignant-e-s chercheurs/euses (de 6000 à 15.000 euros par an), ou encore encourager des retours vers le territoire français en proposant « à une quinzaine de lauréats » des financements allant jusqu’à 700.000 euros sur trois ans.

Avant même de vouloir annoncer des mesures sur cette « fuite », dont la réalité est souvent largement fantasmée, il aurait été judicieux que le ministère soit en mesure de faire un constat objectif de la réalité de ce problème parmi les doctorant-e-s et/ou post-doctorant-e-s entre autres.

Ainsi, les raisons sont généralement scientifiques plus que financières : à l’heure actuelle, dans les universités françaises, il n’est pas rare de voir des chercheurs/euses contraints de solliciter des financements étrangers pour pouvoir travailler non pas forcément dans des pays étrangers, mais sur des thématiques concernant des pays étrangers. Le fait que, par exemple, les Etats-Unis financent un-e chercheur/euse français-e pour mener des recherches sur une thématique précise à l’extérieure de leur propre territoire est un cas de figure envisageable, et ce afin d’encourager la collaboration scientifique au sein d’équipes de recherches internationales. Or, ces orientations semblent aujourd’hui impensables en France, ce qui n’est pas sans conséquence sur un attrait de l’étranger auprès des post-doctorant-e-s...

Au-delà de la non-identification des causes réelles par le ministère, il est nécessaire d’insister sur le fait que les mesures proposées sont abhérantes au vue de la situation actuelle de l’enseignement supérieur. A l’heure où l’on supprime 900 postes dans les universités, du jamais vu, la ministre voudrait mettre en oeuvre des sommes considérables pour « distinguer » quelques individualités !

Récompenser et choyer quelques individus « vedettes » au détriment de travaux collectifs émanant de la communauté scientifique, voilà pourtant qui ne nous étonne guère, puisqu’il s’agit de fait de la logique que la LRU et les récentes réformes des instituts de recherche entendaient graver dans le marbre. La collaboration entre les chercheurs/euses et entre les disciplines ne constitue plus une priorité, la question essentielle devient la « rentabilité » du/de la chercheur/euse : publiométrie, récompenses internationales, etc.

Pour Sud étudiant, il est donc bien évident que les mesures individualisantes annoncées par la ministre ne correspondent en aucun cas à une nécessaire revalorisation du travail des chercheurs/euses et notamment des doctorant-e-s : la réponse financière mise en avant tend à dissimuler les réels problèmes de fond, qui se situent notamment dans les orientations prises en matière de politique de recherche ces dernières années et ces derniers mois.

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