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SUD étudiant-e-s BREST

12 juin 2009

Arrestation d’une militante pour cause de fumée : à quand les barbecue syndicaux comme arme de destruction massive ?!

Hier midi, une militante de Sud Étudiant a été placée en garde à vue au sujet des « violences en marge du contre-sommet de l’Otan », elle fut relâchée peu avant minuit, après que les forces de l’ordre aient perquisitionné son domicile. Les autorités enquêtant depuis plusieurs semaines sur l’incendie d’un hôtel lors du contre-sommet de Strasbourg en avril dernier ont souhaité entendre notre camarade. Les causes de cette mise en garde à vue sont plus que douteuses. Notre camarade, lors de la manifestation du samedi 4 avril, avait reçu un projectile au visage, l’obligeant à se rendre aux urgences. Elle fut admise en Allemagne, et sortit dans la nuit du samedi au dimanche. Les autorités allemandes ont communiqué par la suite à la police françaises le nom de cette militante de Sud Étudiant, qui lorsqu’elle fut admise aux urgences, « sentait la fumée » à leurs dires... Dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de l’hôtel, le ministère de l’intérieur semble vouloir entendre mais aussi placer d’office comme « participants aux affrontements » toutes les personnes présentent aux manifestations de Strasbourg, surtout si ces dernières « sentent la fumée » ! Il faut préciser à ce sujet qu’avant le départ officiel de la manifestation du 4 avril, un certain nombre d’affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre. Un ancien poste de douane a notamment prit feu non loin du départ de la manifestation, il était donc assez difficile d’échapper aux odeurs de fumée... Le ministère de l’intérieur a d’ors et déjà féliciter les enquêteurs strasbourgeois pour « leur minutieux travail ». Six personnes ont été interpellées hier à Strasbourg pour leurs liens présumés avec les affrontements lors du contre sommet de l’OTAN. De plus, un des organisateurs du sommet, qui a notamment négocié le parcours de la manifestation du 4 avril à lui aussi été interpellé il y a quelques jours. Encore une fois, les autorités cherchent des responsables, et n’en trouvant pas, en inventent de toute pièce. Sous des motifs inexistants, avec comme simple preuve la présence sur les lieux, les forces de l’ordre se permettent d’interpeller et de placer en garde à vue militant-es politiques ou syndicaux, manifestant-es et opposant-es au régime actuel. Le ministère tente ici à nouveau de faire passer ceux et celles qui luttent pour des criminels. La Fédération des Syndicats Sud Étudiant estime que la gestion par les forces de polices du contre sommet de Strasbourg et ses suites a été calamiteuse. Le dispositif policier en place lors du contre sommet n’a eu qu’une utilité : empêcher toute manifestation de se tenir. C’est pourquoi aujourd’hui, alors que la liberté de manifester a été largement bafouée la police en vient à arrêter toute personne ayant pu prendre part au contre sommet. La police a encore démontrée son incompétence hier : il ne reste plus qu’à arrêter les quelques milliers de personnes qui ont participé aux manifestations de Strasbourg !

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12 juin 2009

ENFIN !!! Les voicis en lignes ... Les 3 premiers numéros du SUDversif Brest !!!

sudversif

Ils sont dispos en cliquant sur les liens suivant :

Numéro 1

Numéro 2

Numéro 3

Bonne lecture à tou-te-s

23 février 2009

La coordination nationale des universités demande l’abrogation de la LRU

Alors que depuis des semaines, la coordination des enseignant-e-s chercheurs/euses réclamait principalement le retrait du décrêt sur le statut des enseignant-e-s chercheur-euse-s et du décret sur la mastérisation des concours de l’enseignement, un nouveau pas a été franchi lors de la quatrième coordination qui se tenait à Nanterre le 20 février. L’abrogation de la loi LRU est désormais affirmée comme une priorité.

En effet, la LRU adoptée en août 2007, est le socle commun des « réformes » actuelles, à savoir : le décrêt sur le statut des enseignant-e-s chercheur-euse-s, le décrêt sur la masterisation des concours d’enseignement, le contrat doctoral unique, etc. Si ces trois revendications ne sont pas satisfaites d’ici au 5 mars, la coordination appelle à la démission de l’ensemble des charges administratives non électives, à l’obstruction dans le cadre des mandats électifs et au refus de participer aux jurys (bac, BTS, CAPES, agrégation...).

Par ailleurs, la coordination appelle à renforcer la mobilisation sur les universités en appelant à 3 nouvelles journées de manifestations : les 26 février, 5 et 10 mars. Il faut noter la volonté d’élargir la contestation à l’ensemble de l’éducation nationale, puisqu’en effet, la journée de manifestation du 10 mars se veut une mobilisation depuis le primaire jusqu’à l’enseignement supérieur en passant par le secondaire. De plus, la coordination en appelle à la reconduction de la « grève illimitée » dans les universités.

Cependant, nous regrettons la part minime laissée aux personnels IATOS et aux étudiant-e-s dans cette coordination : parmi les 5 mandaté-e-s que comptent chaque universités, on compte 3 enseignant-e-s chercheur-euse-s, un-e personnel IATOS et un-e étudiant-e. A l’heure actuelle, ce ne sont pas uniquement les enseignant-e-s chercheur-euse-s qui se mobilisent, mais bien entendu les personnels Biatos (pour exemple : les personnels de bibliothèque à Paris VIII sont en grève reconductible depuis le 9 février), de même que les étudiant-e-s, qui depuis plusieurs semaines sont en grève. Malgré les demandes en ce sens, la parité des délégations n’a pas été prise en compte.

A l’heure actuelle, nous nous félicitons de la constitution que le mouvement étudiant n’existe pas seulement en soutien aux enseignant-e-s chercheur-euse-s, mais porte ses propres revendications et modalités d’action. La première coordination nationale étudiante, réunie à Rennes le week end dernier, illustre l’évolution de la contestation dans l’enseignement supérieur.

La coordination nationale des universités se réunie le 6 mars à Paris XII, et la prochaine coordination nationale étudiante aura lieu les 28 février et 1er mars à l’université d’Angers.

17 février 2009

La coordination de Rennes initie « LE SECOND MOUVEMENT LRU » !

Ce week end se sont réunis à Rennes des délégués de 63 sites universitaires, mandaté-e-s par les assemblées générales de leurs lieux d’études respectifs. Au terme de deux jours de débats, la coordination a publié son appel dimanche 15, en se positionnant résolument pour l’abrogation de la LRU. Qu’il s’agisse des mesures de déqualification des diplômes (mastérisation des concours de l’enseignement, projet de contrat doctoral, etc) ou des coupes budgétaires (allocation des moyens sur « critères de performance », suppressions de postes ou encore offensives contre les biens immobiliers de nos établissements), l’ensemble des mesures contre lesquelles les personnels et étudiant-e-s se mobilisent découlent en effet de l’application de cette loi LRU. La mise en place de cette coordination, malgré les difficultés qui ont émaillées son déroulement, est donc un signe positif pour la poursuite de la mobilisation dans l’enseignement supérieur. Le vote quasi-unanime de la revendication d’abrogation de la LRU traduit en effet l’unité des assemblées générales étudiantes sur l’analyse du contexte actuel des réformes. Il s’agit en outre d’un signal clair aux enseignant-e-s chercheurs/euses, mobilisé-e-s depuis fin janvier : la loi LRU étant la clef de voute qui oriente les décisions des décrets actuels, la revendication de son abrogation ne peut en aucun cas être laissée de côté. En terme de perspectives, la coordination appelle à prendre part aux actions de diffusions de tracts ce mardi 16 février dans divers lieux publics, aux côtés des enseignant-e-s chercheurs/euses. Elle appelle aussi à participer massivement à la journée d’actions jeudi 19 février, et à intensifier l’action au quotidien dans l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur, ainsi qu’à tisser des liens avec les secteurs éducatifs « de la maternelle au supérieur » afin d’aller vers la mise en place d’un mouvement unitaire aussi massif que possible. La prochaine coordination se tiendra samedi 28 février à Angers.
7 février 2009

Seulement le 5 février, et ça sent déjà le printemps !

La journée nationale de manifestation d’aujourd’hui a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ce sont plus de 10.000 personnes qui étaient présentes à Paris, plus de 5000 à Rennes, Toulouse, et dans la plupart des grandes villes de province. Dans les cortèges, les slogans répondent en général aux mots d’ordres essentiels des revendications liées à la précarisation des conditions de vie et d’études, la déqualification des diplômes (abrogation de la LRU, refus de la mastérisation, des conséquences du plan licence, et du projet de contrat doctoral), et enfin aux questions budgétaires (contre la suppression des postes notamment).

Les personnels salarié-e-s ne sont donc pas les seul-e-s à lutter actuellement : les étudiant-e-s portent aussi des revendications légitimes et refusent un simple suivisme des enseignant-e-s. Nous luttons désormais ensemble, comme le prouvent les affluences des assemblées générales étudiantes du début de semaine (plusieurs milliers dans les grandes villes de province).

Dans le même temps, la ministre inaugurait la nouvelle université « autonome » de Strabourg. Ce matin, personnels et étudiant-e-s s’étaient donnés rendez-vous pour protester contre les réformes ministérielles. Ce rassemblement a immédiatement été chargé et gazé par les forces de l’ordre, réaction symptomatique des réponses ministérielles du moment... A Paris, les accès à la rue du ministère avaient été verrouillés par la police. Ceci intervient une semaine après les violences inacceptables perpétrées la semaine passée, à l’issue de la manifestation du jeudi 29 janvier.

Ces dispositifs policiers n’entameront pas notre détermination. Dès maintenant, les étudiant-e-s doivent se joindre toujours plus massivement à la lutte, pour préparer la manifestation du 10 et envisager les suites à donner à cette mobilisation.

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18 novembre 2008

Tou-te-s dans la rue le Jeudi 20 novembre

A l'appel des syndicats de l'éducation nationale, une journée de grève aura lieu Jeudi 20 novembre.
L'enseignement supérieur est lui aussi victime d'attaques : alors que Valérie Pécresse proclame que des efforts sans précédents auraient été fait, on constate la réalité des faits avec une application de la LRU de plus en plus dommageable pour les étudiant-e-s et personnels, et que 900 postes seront supprimés cette années dans l’enseignement supérieur.
Le rapport Jolion propose une "gestion des flux" qui aboutit à une sélection à l'entrée du master, ce que nous refusons : l'université doit être ouverte à tout-e-s, car toute nouvelle sélection augmenterait encore la discrimination sociale qui existe pour l'accès aux études. Le rapport Lambert propose de doter les CROUS d'une gouvernance "autonome", et de globaliser leur budget dans une optique de "performance". Rappelons qu'une des missions des CROUS est de verser les bourses aux étudiant-e-s ; des CROUS autonomes et financés localement conduiront à des inégalités pour les étudiant-e-s ! De même, l'allongement de la formation des enseignants à Bac+5 revient à remplacer les IUFM par de simples master à finalité enseignement.
Nous devons prendre exemple sur les étudiant-e-s italien-ne-s en lutte depuis plusieurs semaines contre des réformes visant à soumettre leurs universités aux intérêts privés. Ce ne sont pas des journées de grève ponctuelles qui permettront de faire plier le gouvernement ! Les réformes actuelles s’inscrivent dans un contexte international d’attaques contre l’éducation, contre lequel nous nous devons de lutter.
SUD étudiant Brest appelle donc l’ensemble des personnels et des étudiant-e-s de l'UBO à faire de cette journée de grève une réussite en se joignant à la manifestation unitaire qui partira de la place de la Liberté à 11h.

9 novembre 2008

Rapport Jolion : nouvelle attaque contre l’université publique et les masters

Au cours du mois de septembre, Jean Michel Jolion, président du comité de suivi master, a remis à la ministre de l’enseignement supérieur un rapport sur l’évolution du cursus de master. Largement passé sous silence dans les médias, ce rapport propose pourtant de nouvelles dispositions inquiétantes pour les personnels et étudiant-e-s, sans jamais pour autant donner de garanties sur des sujets qui inquiètent actuellement la communauté universitaire.

Parmi la rafale de mesures annoncées, nous en retenons deux particulièrement inquiétantes : la sélection et la possibité pour des établissements non publics de délivrer des masters.

La sélection, rebaptisée « gestion des flux » (sic), est donc clairement évoquée comme une mesure nécessaire. Bien que déclarant que tout étudiant inscrit en master 1 a vocation, sauf cas exceptionnels, à poursuivre en master 2, le rapporteur estime qu’une sélection doit être imposée dès le master 1. On se souvient que cette proposition avait déjà suscité un tollé à deux reprises ces dernières années. Pour Sud étudiant, le master doit rester accessible à l’ensemble des étudiant-e-s de licence, ce qui suppose donc aussi que l’on aille vers la fin des « licences professionnelles » empêchant les étudiant-e-s de poursuivre en master.

La seconde annonce scandaleuse est la volonté de faire en sorte que tous les établissements dits « d’enseignement supérieur » puissent délivrer des formations et des diplômes, après habilitation de l’état. Ceci rendrait donc possible le fait que des organismes privés, des entreprises proposant une formation professionnelle, puissent délivrer des masters !

Outre le danger intrinsèque d’assister à une dévaluation des diplômes, à un éclatement des référentiels et donc par là même à une casse du droit du travail (puisque les conventions collectives sont fixées en fonction de diplômes nationaux), le rapporteur souhaite amplifier cette dévaluation. En effet, il est proposé d’effacer la distinction entre masters professionnels et masters recherche. Si nous partageons le sentiment que cette distinction n’a pas lieu d’être, c’est bien parce que nous souhaitons que les formations universitaires maintiennent un lien étroit avec la recherche. Or, ce que le rapporteur propose à plusieurs reprises correspond bien plus à une volonté de rapprocher les formations des entreprises que de la recherche... Ceci se traduit par une batterie de considérations sur la nécessité pour l’université de fournir des indicateurs sur les taux d’insertion professionnelle à la sortie des formations, mais aussi par une volonté de mettre en place des stages obligatoires pour les étudiant-e-s.

En contrepartie, le rapporteur feint un intérêt pour nos conditions de vie et d’études, évoquant la nécessité de meilleures garantie en matière de droits sociaux pour les étudiant-e-s, de versement plus réguliers des bourses, etc. Autant d’annonces indolores, qui ne répondent pas à une nécessaire remise à plat de notre système d’aides sociales, et à l’instauration d’un salaire social, seul à même de permettre des conditions d’études décentes ainsi qu’une réelle émancipation de la jeunesse.

Si la sélection sociale dans l’enseignement supérieur est inacceptable, ce ne sont pas les mesures proposées par le rapport Jolion qui pourront y remédier. Contrairement à ce qu’il affirme, nous estimons pour notre part que la sélection en fonction « d’un projet professionnel », dans le système universitaire actuel, demeure une sélection sociale qui n’ose pas dire son nom. De même, la volonté de laisser des établissements privés délivrer des diplômes manifeste une volonté de laisser proliférer des diplômes ultra spécialisés, cantonnant les étudiant-e-s dans un domaine de compétence strict.

Ces orientations ne sont pas uniquement une menace de dévaluation des diplômes pour les étudiant-e-s de master, mais aussi une menace pour le maintien des emplois des personnels des établissements d’enseignement supérieur. Ces mesures doivent donc être combattues par l’ensemble des acteurs/trices de l’université.

9 novembre 2008

Rapport sur la mobilité internationale : les réponses avant les questions ?

L’agence Campus-France, organisme dont les missions sont notamment de promouvoir les filières de formations françaises auprès des étudiant-e-s les plus fortuné-e-s des pays étrangers, vient de publier un rapport sur la mobilité internationale « sortante » des étudiant-e-s inscrit-e-s dans les universités de l’hexagone. Ce rapport vise à donner un panorama des évolutions des mobilités depuis la fin des années 1990.

Si l’on s’en tient aux indications du rapport, on constate plusieurs indicateurs inquiétants au cours de ces dernières années, et ce malgré le ton plutôt satisfait des auteurs du rapport. Ainsi, le total des étudiant-e-s en mobilité a nettement chuté depuis 2003, on compte près de 10.000 étudiant-e-s « mobiles » en moins entre 2003 et 2006...

Pourtant, ces indications ne nous surprennent pas. Ce que le rapport en question ne prend pas en compte, ce sont deux éléments essentiels : - la cohérence entre les formations de l’université initiale et de l’université d’accueil - et surtout, les possibilités financières d’assumer le coût de la mobilité

Ainsi, alors que des réformes comme le LMD se sont fait sous prétexte d’harmoniser les systèmes d’enseignements supérieur européens, on constate qu’une harmonisation « formelle » ne s’est jamais accompagnée d’une harmonisation « de fond ». Suivre une licence d’histoire dans une université française ou hongroise, ce n’est pas suivre la même formation. Non seulement le LMD ne permet pas une cohérence intellectuelle des formations, mais on pourrait même dire qu’il nuit à une mobilité sur le territoire hexagonal puisqu’une formation de biologie à Paris ne correspond pas à une formation supposée similaire à Perpignan.

Par ailleurs, et c’est là une des questions qui n’est que trop rarement soulevée lorsque l’on évoque la mobilité internationale : tout cela a un coût, qui est assumée par l’étudiant-e. Certes, il existe des « bourses ERASMUS », mais qui restent dérisoires au vue du coût du voyage, du coût des démarches à engager sur le lieu de la mobilité, etc. La mobilité reste donc très largement conditionnée à des impératifs financiers pour les étudiant-e-s, seul-e-s ceux et celles qui en ont les moyens peuvent se permettre d’effectuer une année d’études à l’étranger.

Dans ce domaine aussi, il nous semble donc nécessaire de mettre en évidence que les possibilités d’une mobilité internationale accrue sont conditionnées par la remise à plat d’un système d’aides sociales qui reste inégalitaire. A terme, la mise en place d’un salaire social versé aux jeunes en formation se déclarant fiscalement indépendant correspondrait bien à une mesure permettant aux étudiant-e-s d’envisager bien plus sereinement la question de la mobilité.

Il faut donc souhaiter que les questions ici posées puissent avoir des échos bien au-delà des étudiant-e-s. On peut pourtant mettre en doute le fait que l’agence Campus France ou encore le sommet européen d’experts de Nancy les 4 et 5 novembre prochains, se révéleront capables de poser les réelles questions avant d’envisager des réponses faussées à la faible mobilité des étudiant-e-s.

9 novembre 2008

Quand "la fuite des cerveaux" dissimule la casse de la recherche ...

La ministre de l’enseignement supérieur a annoncé le 16 octobre vouloir travailler à des modalités permettant de contrer une supposée « fuite des cerveaux ». Pour cela, elle dit notamment souhaiter mettre en place un système de chaires primées pour 130 jeunes enseignant-e-s chercheurs/euses (de 6000 à 15.000 euros par an), ou encore encourager des retours vers le territoire français en proposant « à une quinzaine de lauréats » des financements allant jusqu’à 700.000 euros sur trois ans.

Avant même de vouloir annoncer des mesures sur cette « fuite », dont la réalité est souvent largement fantasmée, il aurait été judicieux que le ministère soit en mesure de faire un constat objectif de la réalité de ce problème parmi les doctorant-e-s et/ou post-doctorant-e-s entre autres.

Ainsi, les raisons sont généralement scientifiques plus que financières : à l’heure actuelle, dans les universités françaises, il n’est pas rare de voir des chercheurs/euses contraints de solliciter des financements étrangers pour pouvoir travailler non pas forcément dans des pays étrangers, mais sur des thématiques concernant des pays étrangers. Le fait que, par exemple, les Etats-Unis financent un-e chercheur/euse français-e pour mener des recherches sur une thématique précise à l’extérieure de leur propre territoire est un cas de figure envisageable, et ce afin d’encourager la collaboration scientifique au sein d’équipes de recherches internationales. Or, ces orientations semblent aujourd’hui impensables en France, ce qui n’est pas sans conséquence sur un attrait de l’étranger auprès des post-doctorant-e-s...

Au-delà de la non-identification des causes réelles par le ministère, il est nécessaire d’insister sur le fait que les mesures proposées sont abhérantes au vue de la situation actuelle de l’enseignement supérieur. A l’heure où l’on supprime 900 postes dans les universités, du jamais vu, la ministre voudrait mettre en oeuvre des sommes considérables pour « distinguer » quelques individualités !

Récompenser et choyer quelques individus « vedettes » au détriment de travaux collectifs émanant de la communauté scientifique, voilà pourtant qui ne nous étonne guère, puisqu’il s’agit de fait de la logique que la LRU et les récentes réformes des instituts de recherche entendaient graver dans le marbre. La collaboration entre les chercheurs/euses et entre les disciplines ne constitue plus une priorité, la question essentielle devient la « rentabilité » du/de la chercheur/euse : publiométrie, récompenses internationales, etc.

Pour Sud étudiant, il est donc bien évident que les mesures individualisantes annoncées par la ministre ne correspondent en aucun cas à une nécessaire revalorisation du travail des chercheurs/euses et notamment des doctorant-e-s : la réponse financière mise en avant tend à dissimuler les réels problèmes de fond, qui se situent notamment dans les orientations prises en matière de politique de recherche ces dernières années et ces derniers mois.

11 octobre 2008

Service minimum : des municipalités veulent des étudiant-e-s au service du gouvernement !

Alors que certain-e-s maires, plus ou moins influent-e-s au sein de leurs partis, ont eut beau jeu de se distinguer dans les médias en se déclarant opposés à la remise en cause du droit de grève lors du vote sur le service minimum, on retrouve les même faire preuve aujourd’hui de zèle et d’imagination pour parachever le travail du gouvernement.

On aurait pu espérer que certaines municipalités refusent d’appliquer cette loi en tant qu’elle est une négation du droit de grève. Or, on s’aperçoit ces derniers jours que de nombreuses municipalités (UMP comme PS) se surpassent pour trouver des stratagèmes en vue d’accentuer l’impact que peut avoir la loi sur le service minimum. Dernière tentative en date, la mairie de Tours tente de proposer aux étudiant-e-s de se substituer aux grévistes pour la durée de la grève, en les rémunérant en conséquence.

Au-delà de tous les jugements que nous pourrions porter sur le caractère hautement précaire de ce type d’emploi journalier, il convient surtout de souligner le fait que ces mesures sont autant de tentatives de briser des grèves, de mettre à mal l’organisation collective des salarié-e-s lorsqu’ils souhaitent faire entendre leurs droits et défendre leurs revendications.

Ces mesures sont donc explicitement des mesures anti-syndicales et anti-grèves : les municipalités qui tentent d’utiliser les catégories les plus précaires afin de mettre en œuvre ces mesures doivent donc être combattues. En tant que membres de l’union syndicale Solidaires, Sud étudiant participera donc à l’ensemble des luttes contre la mise en place de mesures anti-grèves.

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